- CONTEXTE/JUSTIFICATION
Au Mali, le rapport de mortalité maternelle liée à la grossesse reste toujours élevé avec 325 décès pour 100 000 naissances vivantes (EDSM-VI 2018). La mortalité néonatale reste préoccupante : 33‰ naissances vivantes (NV) selon EDSM-VI 2018 contre 34‰ en 2012 (EDSM-V) et 46‰ en 2006 (EDSM-IV). La prématurité en étant la principale cause. La mortalité infanto-juvénile est estimée à 101‰ NV (EDSM 2018). Il existe des disparités entre les régions. Dans la région de Ségou, la tendance de la mortalité infanto-juvénile était de 116‰ naissances vivantes (NV) en 2012 (EDSM 2012-2013) et 134 ‰ NV en 2018 (EDSM 2018). C’est la région qui enregistre la mortalité infanto-juvénile la plus élevée au Mali. Une étude réalisée à Ségou en 2012 a montré qu’il n’existait pas de système d’enregistrement fiable mis en place au niveau communautaire pour les décès d’enfants (CREDOS, 2012 recherche formative) et la plupart de ces décès se produisaient dans la communauté (CREDOS, 2013 Suivi de la mortalité en temps réel : SMETR).
Selon le rapport de l’évaluation de la disponibilité et de la capacité opérationnelle des services (SARA) 2018, au Mali, il y a 6,3 professionnels de santé de base pour 10 000 habitants contre 23, norme recommandée par l’OMS. La disponibilité moyenne des soins au nouveau-né était de 50% (SARA, 2018). Le rapport de l’EDSVI-2018 montre que 42% des naissances n’ont reçu aucun soin postnatal dans la première semaine.
Dans le but d’améliorer la santé de la mère et du nouveau-né dans la région de Ségou, l'initiative actuelle financée par le Global Financing facility (Mécanisme de Financement Mondial) (GFF) et l’UNICEF appuient le Ministère de la Santé et du Développement Social à travers l’Association Malienne de Pédiatrie (AMAPED) pour mettre en œuvre d’un projet de 3 ans portant sur :
- Le renforcement de la capacité du personnel des structures de santé pour prodiguer des soins de qualité aux mères et aux nouveaux -nés ;
- la dotation des structures de santé et des sites communautaires en matériels et en équipements pour fournir un accès équitable soins des mères et des nouveaux- nés ;
- la mise en place au niveau communautaire des mécanismes d’information et d’amélioration de la qualité des soins des mères et des nouveaux- nés ;
- la mise en place au niveau communautaire de la programmation à base communautaire pour l’amélioration des soins et services aux mères et nouveaux nés.
Au cours de la 1ere année de projet (2021), un document de formation du personnel de santé et des agents communautaires sur la prise en charge intégré des maternels et néonatale a été élaboré ; après la formation d’un pôle régionale de formateur ce fut la formation du personnel de santé des hôpitaux, des 8 CSRéf, 2011 CSCom et 52 maternités rurales de la région de Ségou.
Juin 2021 l’enquête de base du projet et fait sur 40 aires de santé des 8 districts sanitaires de la région qui nous a montré que :
Dans une proportion de 76% avait reçu une formation durant les 2 dernières années mais seulement 19% sur les soins essentiels du nouveau-né ; 13% sur le remplissage et interprétation du partographe et Soins obstétricaux et néonataux d’urgence. Dans une très faible proportion, le personnel a été formé sur HBB (7%), Audit des décès maternels et néonataux (5%)
L’ambulance ou moto ambulance fonctionnelle était disponible dans 12% des structures enquêtées.
Les audits sont faiblement réalisés, seulement 4 districts sur les 8 ont affirmé leur réalisation au cours des dernières années et aucune documentation n’a été retrouvée à leur niveau.
Les enquêtés des maternités pensent que le relais communautaire, l’ASC et la matrone sont des personnes qui sont capables de faire l’enregistrement des évènements au niveau village. Aucun dispositif fonctionnel n’a été témoigné sur la référence entre le village et le CSCom.
La quasi-totalité des enquêtés avait une bonne perception sur l’enregistrement des évènements vitaux dans la communauté. Cependant pour la réalisation et le suivi, il faut la sensibilisation et l’information de la population sur le thème, si possible par des personnes extérieures à la communauté. Aussi il faut recruter des personnes pour le faire et les doter en support et matériel d’enregistrement.
Pour le délai de déclaration des évènements sociaux, 78 % des enquêtés pensent que les grossesses peuvent être déclarées durant le premier trimestre, (49%) pensent que les parents peuvent déclarer la naissance avant que le bébé n’ait 7 jours. Le décès des nouveau-nés n’est habituellement pas déclaré mais 52% des enquêtés pensent qu’il faut faire sa déclaration durant la première semaine du décès.
Les barrières à l’enregistrement des évènements ont été i) l’insuffisance d'information de la communauté sur l'importance de l’enregistrement de ces évènements, ii) l’absence de ressources matérielles servant de supports d’enregistrement, iii) l’absence de ressources financières, iv) l’absence de personnes capables de faire les enregistrements. Le manque de moyens financiers et de transports ainsi que l’absentéisme des agents de santé ont été cités comme barrière au recours aux services de santé.
Pour l’amélioration de l’offre (dispensation) des services de la santé au niveau communautaire, les enquêtés ont proposé la subvention des soins, la sensibilisation, la formation et la motivation du personnel.
Les personnes influentes citées par les enquêtés pour une prise de décision dans la communauté sont : le chef de village ou ses conseillers, l’imam, le pasteur, le maire, les relais, les chefs coutumiers, les responsables de femmes, l’ASC, les agents de santé, les enseignants, l’accoucheuse traditionnelle, la matrone.
Pour la pérennisation des acquis des visites à domicile, les enquêtés propose un appui en logistique au niveau communautaire (moto, charrette) en plus de la sensibilisation, motivation et formation des acteurs.
C’est dans ce cadre que le CNIECS en collaboration avec l’AMAPED sur fonds du projet se propose d’organiser un atelier d’élaboration du plan de communication pour renforcer l’adhésion des communautés concernées aux interventions de la santé de la mère et du nouveau-né à travers un changement social et de comportement positif d’une part et une meilleure visibilité du projet d’autre part dans la région de Ségou.
- OBJECTIFS
- Objectif général
Contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan biennal intégré de communication pour le changement social et de comportement et de visibilité. Pour une meilleure adhésion des communautés dans la prévention et la prise en charge des maladies de mère et du nouveau- né
- Objectifs Spécifiques :
- Réaliser l’analyse Forces Faiblesses Opportunité et Menace (FFOM) pour faire l’état des lieux ;
- Identifier et analyser les comportements à problèmes des différents ; acteurs/cibles et les obstacles liés à la communication pour la santé de mère et du nouveau-né ;
- Proposer des stratégies opérationnelles appropriées par rapport à chaque cible ;
- élaborer un cadre logique pour les interventions avec les coûts ;
- proposer un chronogramme détaillé des 2 ans d’activités ;
- présenter la version draft 1 du plan de communication du projet de réduction de la mortalité maternelle et du nouveau-né.
- Résultats attendus :
- Les problèmes d’information et d’obstacles liés à la communication sont identifiés et analysés ;
- des stratégies opérationnelles et activités sont définies ;
- un cadre logique pour les interventions avec chronogramme est disponible.
- Un draft de plan biennal est disponible.
- METHOLOGIE :
En résumé les méthodes retenues pour cet atelier seront des :
- Présentations en plénière portant sur les résultats d’étude permettant d’identifier les déterminants et défis, les directives d’élaboration par étape du plan, les résultats des travaux…
- Travaux de groupe suivi de discussions;
- Description des activités
- Remplissage du cadre logique,
- Remplissage du chronogramme sur 2 ans.
Séance de travail pour le partage des documents de l’atelier et la mise à niveau des facilitateurs (nationaux et régionaux). (Agenda, TDR, présentations, mandats des travaux de groupe, canevas du plan de communication cadre logique, chronogramme)
Phase post atelier/ finalisation du plan de communication (3 jours) BKO
Séance de travail pour finaliser le plan, le budget et le chronogramme détaillé des activités hors médias et médiatiques,
Validation du plan avec la région et les partenaires,
Dissémination du plan aux districts sanitaires et l’équipe région.
Validation technique du plan de communication (1 jour) par le CA ou la Direction de l’AMAPED avec les personnes ressources du secteur de la santé et du cabinet du MSDS.
Regroupera environ 30 participants en une journée au cabinet.
Phase de dissémination et d’appropriation des districts :
La présentation du plan de communication validé sera faite aux acteurs de mise en œuvre des Districts sanitaires (A programmer dans le contenu du plan).
LIEUX : Ségou, Koulikoro, Bamako
PERIODE D’EXECUTION : Du 14 au 30 Janvier 2022